Nathalie Boutté est une autodidacte qui s’est lancée dans l’art contemporain à quarante ans passés. Elle débute sa carrière en tant que maquettiste en agence de publicité puis dans l’édition où, à force de rencontres bienveillantes, elle se forme et prend goût pour la photogravure, la mise en page et la typographie. Ce sont ces mêmes rencontres qui feront l’éducation de son oeil et développeront son goût pour l’art.

“Je ne suis pas issue d’une famille qui était très portée sur l’art. On n’allait pas visiter les musées, on n’écoutait pas de musique à la maison.”

“J’étais pas forcément attirée par l’art dès le départ, c’est venu plus tardivement. N’ayant pas été emmenée petite dans ce milieu, c’était très lointain pour moi. C’était pas un milieu qui m’attirait.”

“J’étais fascinée par les grands peintres mais pas passionnée au point de prendre un billet de train pour aller à Paris pour voir une exposition.”

“J’aurais aimé faire une école d’art. Vers l’âge de 15 ou 16 ans, j’avais demandé à mes parents. Je voulais être photographe. Mais comme beaucoup d’adolescent, je changeais d’avis tous les trois mois. J’avais beaucoup d’envies qui changeaient très très régulièrement.”

“Le premier stage que j’ai fait dans une agence de publicité pour être maquettiste, on m’a demandé de dessiner un logo et je ne savais même pas ce que c’était. Je partais de très très loin.”

“J’avais une directrice formidable qui m’a fait faire tous les postes de la photogravure. En plus elle trouvait que pour voir une image et bien la retranscrire, il fallait apprendre à voir les images des autres. Donc elle nous avait offert à chacun un pass pour aller dans les musées nationaux.”

“Ce sont des gens comme ça qui ont fait mon éducation, pas l’école. Je suis autodidacte sur absolument tout.”


Nathalie Boutté is a self-taught artist who has embarked on contemporary art at the age of forty. She began her career as a graphic designer in an advertising agency and in publishing where, under watchful eyes, she is trained and gain interest for photogravure, layout and typography. It is these same encounters that will educate her eye and develop her taste for art.

“My family wasn’t really keen on arts. We wouldn’t go to museums or even listen to music at home.”

“I was not attracted to art from the beginning. It happened quite late. Not being pulled in this milieu when I was young, it was faraway from my interest. It was not attractive to me.”

“Masters fascinated me but I was not enthusiastic enough to take the train and go to Paris to see an exhibition.”

“I would have liked to make an art school. When I was 15 or 16 I asked my parents. I wanted to be a photographer. But like a lot of teenagers, I would change my mind every three months. I wanted to do a lot of things that were changing all the time.”

“The first internship I’ve done was in an advertising agency as a graphic designer. The first day they asked me to design a logo but I didn’t even know what it was. So I really started from scratch.”

“I had a great manager who made me do every positions in photogravure. She also believed that to have an accurate eye you needed to learn about other’s work. So she offered us tickets for national museums.”

“These kind of people built my knowledge. It was not school at all. I’m a self-taught on everything.”

Certains artistes aiment brouiller les pistes, refusent de se limiter à un seul support. Le suisse David Renggli s’y applique particulièrement. Dans sa dernière série Floorplan Desire Painting il joue d’illusions et là où de prime abord nous ne voyons qu’une seule surface, il s’agit en fait d’une superposition de plans. Peinture sur bois, sérigraphie et acrylique sur tissage de jute constituent les dimensions multiples de ses oeuvres. Elles gagnent ainsi en volume, prennent un nouvel aspect selon l’orientation de la lumière. On est confronté à un monde plat mais en relief, à des motifs architecturaux qui ne tiennent que sur une fine toile. Il efface les certitudes de chacun pour engager une conversation car “faire simplement des déclaration n’est pas satisfaisant.”

P.M.


Some artists like to cover their tracks, refusing to be confined to a single medium. The Swiss David Renggli takes a particular care doing so. In his latest series Floorplan Desire Painting  he plays with illusions and where at first we only see one surface, it’s actually layers of plans. Wood painting, silkscreen and acrylic on weaved jute are the multiple dimensions of his works. They thus gain in volume, take a new look depending on the orientation of the light. We then face a flat world but in relief, with architectural motifs that take weight on a fine canvas. He clears our certainties to start a conversation as “putting out only statements is not satisfying.”

P.M.

Ses héroïnes portent des prénoms de fictions sur grand écran. Leurs visages, eux, évoquent des noms mythiques : Sophia Loren, Rita Hayworth, Lauren Bacall ou Joan Collins. Point particulier : elles portent sur leurs têtes en guise de chevelures des univers entiers constitués de centaines d’êtres et d’objets : des voitures, animaux, feuillages, ampoules, platines de disques, oiseaux, navires ou caméras. Le travail minutieux et fascinant de Maria Rivans, artiste anglaise vivant à Brighton, n’est pas sans rappeler celui des surréalistes comme Max Ernst ou des dadaïstes, qui avaient fait du collage un outil de poésie.

A partir de magazines, manuels ou catalogues des années 30 à 70, elle crée un chaos romantique, presque hallucinatoire dans lequel il fait bon se perdre. Parmi ses références principales, elle cite l’âge glorieux du Technicolor ou le cinéaste Alfred Hitchcock et plus précisément les films « Fenêtre sur cour » et « La Corde » pour leurs atmosphères. 

Cette ancienne créatrice de bijoux, diplômée en design 3D au Brighton Art College, utilise plusieurs formats, du A3 pour sa série pleine d’humour « Film Stills » au grand format pour ses « Pin-Up » exposées en janvier dernier à la Saatchi Gallery. Son rêve serait de développer la 3D sur ses collages pour permettre aux gens de se balader dans ses paysages irréels : vivement demain…

P.M.


Her characters have movie fictional surnames, but their faces evoke mythical names : Sophia Loren, Rita Hayworth, Lauren Bacall or Joan Collins. They wear on their heads entire universes consisting of hundreds of beings and objects: cars, animals, leaves, bulbs, birds, ships or cameras. The meticulous and fascinating work of Maria Rivans, a British artist living in Brighton, is directly following the path of surrealists such as Max Ernst or the Dadaists, who made of collage a poetry tool.

From magazines, manuals or catalogs from the 30’s to the 70’s, she creates a romantic chaos, almost hallucinatory in which it is good to lose oneself. Among her main references, she cites the glorious age of Technicolor or filmmaker Alfred Hitchcock and more precisely the films “Rear Window” and “The Rope” for their atmospheres.

This ex-jewelry designer, graduated in 3D design at Brighton Art College, uses several formats, from A3 for his humorous series “Film Stills” to the very large format for its “Pin-Up” series exposed last January at the Saatchi Gallery. Her dream would be to develop 3D on her collages to allow people to walk in her unreal landscapes : we cannot wait…

P.M.