Êtes vous déjà tombé amoureux d’une silhouette, d’un geste, d’une posture? N’avez vous jamais cru reconnaître un ami de dos ou de loin d’après sa démarche? C’est ce que l’artiste israélien Gideon Rubin met en évidence dans ses peintures dont la simplicité n’est qu’une apparence. Marqué par la tragédie du 11 septembre dont il a été le témoin et ne pouvant plus s’atteler aux portraits qu’il faisait précédemment, il s’est mis à peindre de vieux jouets en bois ou des poupées qui avaient perdu leurs yeux, leur bouche, leur expression… Depuis qu’il a repris le portrait, il s’inspire de vieux annuaires d’écoles et de photos datant de la fin du 19ème et du début du 20ème siècles. Ses peintures représentent souvent des enfants, des adolescents qui renvoient à la mémoire de chacun : les premiers émois à la vue d’une fille allongée sur la plage, la première fois qu’on se tient la main, les premières tentatives de pose devant un appareil-photo ou l’envie d’apparaître plus adulte… “En laissant le visage sans expression, j’espère laisser une ouverture pour l’observateur, une sorte de porte, lui permettant d’y projeter ses souvenirs.”

P.M.


Have you ever fallen in love with a silhouette, a gesture or a posture? Have you ever thought you recognized a friend from behind or from his gait? This is what the Israeli artist Gideon Rubin highlights in his paintings of an apparent simplicity. Affected by the 9/11 tragedy he witnessed and unable to represent the portraits he did at that period, he began to paint old wooden toys or dolls who had lost their eyes, their mouths, their expression … Since taking over the portraits, he is inspired by old school yearbooks and pictures dating from the late 19th and early 20th centuries. His paintings, often depicting children dive us into our own memories: our first emotions at the sight of a girl lying on the beach or when we hold her hand, our first attempts to pose in front of a camera or our desire to appear more adult like our father or our mother … “By leaving the face blank, I hoped the viewer was left with an opening, a sort of a door, allowing the viewer to project his own memories.”

P.M.