Georgia Russell tells us about her relationship to her work and the long path she went through before getting any recognition. Art is something that you must do for yourself without looking for fame. And to keep going it has to enrich you and to give you pleasure. If art is doing you good, then it should be enough to satisfy you because you can’t expect things to happen. A career in art is not easy, there is more and more competition, and a young artist needs perseverance.
Georgia Russell’s art evolved through the years and she keeps challenging herself every time she feels too much in a comfort zone. She hopes that in those difficult time her art is able to give pleasure or joy to the audience. This is the best recognition she can wish for.

More about Georgia Russell (books) :
Georgia Russell : http://bit.ly/2Ksc2R1
Georgia Russell – Time and Tide exhibition : http://bit.ly/2O2v4hF
Georgia Russell – Paintings : http://bit.ly/2O6yb8n


Georgia Russell nous parle de sa relation avec son travail et du long chemin qu’elle a parcouru avant d’être reconnue. L’art est quelque chose que vous devez faire pour vous-même sans rechercher la gloire. Et pour continuer, il doit vous enrichir et vous donner du plaisir. Si l’art vous fait du bien, alors cela devrait suffire à vous satisfaire car vous ne pouvez pas vous attendre à ce que les choses vous arrivent. Une carrière dans l’art n’est pas facile, il y a de plus en plus de concurrence et un jeune artiste a besoin de persévérance.
L’art de Georgia Russell a évolué au fil des ans et elle ne cesse de se remettre en question chaque fois qu’elle se sent trop dans une zone de confort. Elle espère qu’en ces temps difficiles son art est capable de donner du plaisir ou de la joie au public. C’est la meilleure reconnaissance qu’elle puisse souhaiter.


Georgia Russell est une artiste écossaise connue pour ses oeuvres faites à partir de livres, dessins ou photographies qu’elle découpe au scalpel pour en faire des pièces en trois dimensions. Née dans une famille où l’art et la création sont très présents elle se tourne très vite vers des activités créatives. Un père architecte, un grand-père musicien de jazz, une grand-mère qui travaille dans une filature et fabrique des tartans et une tante parmi les premières femmes à étudier l’art à Aberdeen constituent le terreau de ce qui la poussera à rêver de devenir artiste. Sa passion, sa ténacité et son talent lui permettront d’entrer au Royal College of Art de Londres  où ses idoles, comme David Hockney, ont étudié avant elle.

Book references :
Mark Rothko 1903 to 1970 – A retrospective Ed. Harry N. Abrams : http://bit.ly/2MWe7Gm

Egon Schiele: The Complete Paintings, 1909-1918 Ed. Taschen : http://bit.ly/36gMgs6


Georgia Russell is a Scottish artist known for her works made from books, drawings or photographs she cuts with a scalpel to make pieces in three dimensions. Born into a family where art and creation are very present she turns very quickly to creative activities. An architect father, a jazz musician grandfather, a grandmother who works in a woolen mill and makes tartans and an aunt among the first women to study art in Aberdeen are the breeding ground for what will make her dream of becoming an artist. Her passion, tenacity and talent will allow her to enter the Royal College of Art in London where her idols, like David Hockney, studied before her.


Nathalie Boutté termine cette entretien en parlant du temps dont elle a eu besoin pour se considérer comme une artiste. Son entourage joue un grand rôle dans sa progression ; son galeriste et d’autres artistes. Elle explique les doutes et le temps nécessaire pour bâtir une carrière et une oeuvre. Enfin, elle parle de son ultime défi, le rêve de chaque artiste selon elle.

“Je ne me suis jamais dit : “Je veux devenir artiste.””

“Des moments de doute oui. Y en a systématiquement, presque à chaque fin de série. Quand la thématique s’arrête, quand il faut que je change de thématique, là c’est monstrueux. Je n’arrive plus à rien.”

“Puis on finit par retrouver une photo qui traine sur internet, un bout de texte, une chanson à la radio… et hop! A nouveau on retrouve une autre série, une autre thématique.”

“Une carrière d’artiste c’est long à démarrer. Beaucoup d’artistes ont un deuxième boulot. Il n’y a que 5% des artistes qui vivent de leur travail.”

“J’ai du mal à voir à long terme. Le CV se remplit vraiment au fur et à mesure. Je ne sais pas combien je gagnerai l’année prochaine, quels expos je vais faire. C’est vraiment petit à petit.”

“J’aimerais faire un très très grand format. Prendre le temps de trouver une belle histoire, de trouver le papier, le texte et de faire une pièce à tomber par terre. Mais je pense que c’est le défis d’un peu tous les artistes. Je ne sais pas si j’arriverais à la faire un jour celle là.”


Nathalie Boutté ends up this interview talking about the time she needed to consider herself as an artists. Her entourage has been very important for her to move forward ; her gallery owner and other artists. She explains the doubts and the time required to build up a career and a work. Finally she talks about her ultimate challenge, the dream of every artist according to her.

“I never told to myself : “I want to become an artist.””

“I have doubts yes. And I always have some each time I finish a set of work. When the theme is over, when I have to find another subject, that’s when everything collapses. I feel capable of nothing.”

“But finally I end up to find a picture on the web, a piece of text, a song on the radio… And there I have it! You start over again with another set of work, another subject…”

“Making a career out of your art is a long path. A lot of artists have a second job. Only 5% of them live from their art.”

“I can’t imagine things on the long run. The curriculum fills out as we go along. I don’t know how much money I’ll earn next year, what exhibition I’ll do. It goes bit by bit.”

“I would like to do a huge piece. Take the time to find a nice story, to find the right paper, the right text and make a piece to die for. But I guess that’s every artist’s challenge. I don’t know if I’ll ever manage to do it…”


Dans cette deuxième partie Nathalie Boutté nous explique le pont entre son ancienne vie et l’actuelle. En tant que maquettiste elle a développé son goût et son talent pour les tâches techniques. Quand elle est devenue freelance, elle a découvert à quel point l’indépendance a libéré sa créativité. Dans cette nouvelle liberté elle s’est plongée dans son art, dont les premières pièces ont été inspirée par des artistes africains.

“Je suis rentrée dans le monde de l’édition effectivement par hasard. Mais ce que l’édition m’a amené c’est le côté technique. J’aime beaucoup la technique.”

“La technique m’a amenée dans mon travail de collage à être beaucoup plus précise et à savoir où je vais.”

“Je pense que c’est ça le déclic. C’est la rencontre de la liberté. Et la liberté, une fois que les portes sont ouvertes, ça part. Et donc du coup j’ai commencé à faire mon travail de collage.”

“Dans mon travail de collage, je cherchais l’assemblage du texte et du papier. J’ai assemblé ce que j’avais appris pendant 20 ans, de texte, de graissage de typographie, de recherche de quadri, de choses comme ça… J’ai essayé de le faire rentrer dans ce qui me donnait envie maintenant de continuer.”

“J’ai rencontré beaucoup d’artistes africains dont Malik Sidibé qui a vraiment inspiré mes premiers collages.”

“J’ai commencé par rencontrer les artistes peut-être avant de connaître un peu plus leur travail.”

“On se rend compte qu’en fait la contrainte des languettes et du collage, qui nous cadre quand même dans un milieu assez serré, en fait s’ouvre complètement. Et le champ de la création est assez impressionnant.”


In this second part Nathalie Boutté explains the bridge between her past life and the current one. Being a layout designer developed her love and her skills for technical tasks. When she turned freelance she discovered how independance released her creativity. In this new freedom she dived into her artwork, the first pieces of which were inspired by African artists.

“I worked in publishing by accident. But it brought me technical skills. I love technical things.”

“This technical knowledge allowed me to be more accurate in my collages and to know where to go.”

“That’s when I clicked. Finding freedom. And once you find freedom you dive into it. And that’s when I started to make collages.”

“In my collage work I wanted to blend text and paper. I tried to put together the knowledge I developed for 20 years about text, font size and research on four-color process printing… I just tried to repurpose it for something I was passionate about at that time.”

“I met a lot of African artists including Malik Sidibé who really inspired my first collages.”

“I began by meeting artists themselves before knowing their artwork.”

“We realise that the constraint of using paper strips for the collage, which sets boundaries, unlocks a lot of things. The scope of creation is impressive.”


Nathalie Boutté est une autodidacte qui s’est lancée dans l’art contemporain à quarante ans passés. Elle débute sa carrière en tant que maquettiste en agence de publicité puis dans l’édition où, à force de rencontres bienveillantes, elle se forme et prend goût pour la photogravure, la mise en page et la typographie. Ce sont ces mêmes rencontres qui feront l’éducation de son oeil et développeront son goût pour l’art.

“Je ne suis pas issue d’une famille qui était très portée sur l’art. On n’allait pas visiter les musées, on n’écoutait pas de musique à la maison.”

“J’étais pas forcément attirée par l’art dès le départ, c’est venu plus tardivement. N’ayant pas été emmenée petite dans ce milieu, c’était très lointain pour moi. C’était pas un milieu qui m’attirait.”

“J’étais fascinée par les grands peintres mais pas passionnée au point de prendre un billet de train pour aller à Paris pour voir une exposition.”

“J’aurais aimé faire une école d’art. Vers l’âge de 15 ou 16 ans, j’avais demandé à mes parents. Je voulais être photographe. Mais comme beaucoup d’adolescent, je changeais d’avis tous les trois mois. J’avais beaucoup d’envies qui changeaient très très régulièrement.”

“Le premier stage que j’ai fait dans une agence de publicité pour être maquettiste, on m’a demandé de dessiner un logo et je ne savais même pas ce que c’était. Je partais de très très loin.”

“J’avais une directrice formidable qui m’a fait faire tous les postes de la photogravure. En plus elle trouvait que pour voir une image et bien la retranscrire, il fallait apprendre à voir les images des autres. Donc elle nous avait offert à chacun un pass pour aller dans les musées nationaux.”

“Ce sont des gens comme ça qui ont fait mon éducation, pas l’école. Je suis autodidacte sur absolument tout.”


Nathalie Boutté is a self-taught artist who has embarked on contemporary art at the age of forty. She began her career as a graphic designer in an advertising agency and in publishing where, under watchful eyes, she is trained and gain interest for photogravure, layout and typography. It is these same encounters that will educate her eye and develop her taste for art.

“My family wasn’t really keen on arts. We wouldn’t go to museums or even listen to music at home.”

“I was not attracted to art from the beginning. It happened quite late. Not being pulled in this milieu when I was young, it was faraway from my interest. It was not attractive to me.”

“Masters fascinated me but I was not enthusiastic enough to take the train and go to Paris to see an exhibition.”

“I would have liked to make an art school. When I was 15 or 16 I asked my parents. I wanted to be a photographer. But like a lot of teenagers, I would change my mind every three months. I wanted to do a lot of things that were changing all the time.”

“The first internship I’ve done was in an advertising agency as a graphic designer. The first day they asked me to design a logo but I didn’t even know what it was. So I really started from scratch.”

“I had a great manager who made me do every positions in photogravure. She also believed that to have an accurate eye you needed to learn about other’s work. So she offered us tickets for national museums.”

“These kind of people built my knowledge. It was not school at all. I’m a self-taught on everything.”