La jeune photographe Tami Bahat a été élevée dans l’amour des arts et la poursuite de sa passion. Elle raconte l’influence de ses parents et le déclic qui l’a menée vers la photographie.
The young photographer Tami Bahat was raised in the love of the arts and the pursuit of her passion. She tells the influence of his parents and the trigger that led her to photography.
Certains artistes aiment brouiller les pistes, refusent de se limiter à un seul support. Le suisse David Renggli s’y applique particulièrement. Dans sa dernière série Floorplan Desire Painting il joue d’illusions et là où de prime abord nous ne voyons qu’une seule surface, il s’agit en fait d’une superposition de plans. Peinture sur bois, sérigraphie et acrylique sur tissage de jute constituent les dimensions multiples de ses oeuvres. Elles gagnent ainsi en volume, prennent un nouvel aspect selon l’orientation de la lumière. On est confronté à un monde plat mais en relief, à des motifs architecturaux qui ne tiennent que sur une fine toile. Il efface les certitudes de chacun pour engager une conversation car “faire simplement des déclaration n’est pas satisfaisant.”
P.M.
Some artists like to cover their tracks, refusing to be confined to a single medium. The Swiss David Renggli takes a particular care doing so. In his latest series Floorplan Desire Painting he plays with illusions and where at first we only see one surface, it’s actually layers of plans. Wood painting, silkscreen and acrylic on weaved jute are the multiple dimensions of his works. They thus gain in volume, take a new look depending on the orientation of the light. We then face a flat world but in relief, with architectural motifs that take weight on a fine canvas. He clears our certainties to start a conversation as “putting out only statements is not satisfying.”
La photographie, au delà de la technique, est évidemment une question de mise en scène. L’artiste japonais Daisuke Takakura en use abondamment dans sa série Monodramatic. Également formé au théâtre classique, il souhaite en “Exploiter la puissance expressive dans une image fixe.” Il s’est inspiré du Nô où le rôle principal, le Shite, incarne des rôles multiples passant d’une forme humaine à celle d’une divinité au moyens de masques. Et plus particulièrement pour cette série, du genzai nō,où l’interprète est tourné vers les différentes expressions des sentiments humains. Le photographe explore ainsi les multiples facettes de chacun et pose la question du “soi”.
P.M.
Photography, beyond technique, is obviously a matter of staging. The Japanese artist Daisuke Takakura uses it extensively in his Monodramatic series. Also trained in classical theater, he wants to “harness the expressive power of theater in a still image.” He was inspired by the Noh where the main role, the Shite, plays multiple roles from human form to a deity using masks. And especially for this series of the genzai noh, where the interpreter is focused on the various expressions of human feelings. The photographer thus explores the many facets of each of us and raises the question of “self”.
L’aquarelle apporte une vibration à un dessin, du mouvement dans une peinture, de la vie à des éléments figés. L’allemand Martin Dammann l’utilise parfaitement sur ses toiles qui recèlent une grande force. Le peintre collectionne les photos des deux Guerres mondiales prises par des soldats de France, d’Angleterre ou d’Allemagne pendant leurs loisirs ou leurs moments passés en famille. Il reproduit ces clichés de scènes inhabituelles où des soldats sont tantôt travestis, tantôt jouent avec leurs enfants. Ces moments, loin des conflits, rendent leur humanité à des êtres qui doivent parfois l’oublier sur le front. Tels des négatifs ne gardant que l’essentiel, ces peintures capturent l’énergie des protagonistes et de leur environnement ; elles captent la part invisible que l’on ne voyait pas sur les photos. L’artiste, qui a séjourné dans des lieux où ces clichés ont été pris, déclare : “Une partie de leur quotidien m’est familière, et ce partage me plonge à la fois dans leur époque et dans un lieu intemporel. Je m’efforce de communiquer ma réaction émotionnelle à travers l’utilisation intuitive de la couleur.”
P.M.
Watercolor gives a vibration to a drawing, a movement in a painting, life in fixed elements. The German Martin Dammannuses it perfectly in his paintings that have a great force. The artist collects pictures of the two World Wars taken by soldiers from France, England or Germany during their leisure or their family time. He reproduces these pictures of unusual scenes where soldiers are sometimes disguised, sometimes play with their children. These moments away from conflicts, give back their humanity to beings who must sometimes forget it on the battle front. Like negatives keeping only the essential, these paintings capture the energy of the protagonists and their environment; they capture the invisible part that we did not see on the pictures. The artist, who stayed in places where these pictures were taken, states: “I know something they know, and this exchange draws me both into their time, and into a timeless place. I try to convey my emotional response through the intuitive use of colour. “
Êtes vous déjà tombé amoureux d’une silhouette, d’un geste, d’une posture? N’avez vous jamais cru reconnaître un ami de dos ou de loin d’après sa démarche? C’est ce que l’artiste israélien Gideon Rubin met en évidence dans ses peintures dont la simplicité n’est qu’une apparence. Marqué par la tragédie du 11 septembre dont il a été le témoin et ne pouvant plus s’atteler aux portraits qu’il faisait précédemment, il s’est mis à peindre de vieux jouets en bois ou des poupées qui avaient perdu leurs yeux, leur bouche, leur expression… Depuis qu’il a repris le portrait, il s’inspire de vieux annuaires d’écoles et de photos datant de la fin du 19ème et du début du 20ème siècles. Ses peintures représentent souvent des enfants, des adolescents qui renvoient à la mémoire de chacun : les premiers émois à la vue d’une fille allongée sur la plage, la première fois qu’on se tient la main, les premières tentatives de pose devant un appareil-photo ou l’envie d’apparaître plus adulte… “En laissant le visage sans expression, j’espère laisser une ouverture pour l’observateur, une sorte de porte, lui permettant d’y projeter ses souvenirs.”
P.M.
Have you ever fallen in love with a silhouette, a gesture or a posture? Have you ever thought you recognized a friend from behind or from his gait? This is what the Israeli artist Gideon Rubin highlights in his paintings of an apparent simplicity. Affected by the 9/11 tragedy he witnessed and unable to represent the portraits he did at that period, he began to paint old wooden toys or dolls who had lost their eyes, their mouths, their expression … Since taking over the portraits, he is inspired by old school yearbooks and pictures dating from the late 19th and early 20th centuries. His paintings, often depicting children dive us into our own memories: our first emotions at the sight of a girl lying on the beach or when we hold her hand, our first attempts to pose in front of a camera or our desire to appear more adult like our father or our mother … “By leaving the face blank, I hoped the viewer was left with an opening, a sort of a door, allowing the viewer to project his own memories.”