L’interstia est une technique décorative particulièrement employée en Italie au XVème siècle dans les édifices religieux. L’artiste américain, et ancien charpentier, Roddy Wildeman s’est inspiré de cette technique qui est l’ancêtre de l’ébénisterie pour réaliser ses oeuvres. Au delà du savoir-faire, ces panneaux ont pris une autre dimension lorsque l’ouragan Sandy a ravagé la cote new-yorkaise en 2012. En effet ses oeuvres sont constitués de morceaux de bois provenant de maisons, pontons et mobiliers n’ayant pas résisté à la tempête. Chaque pièce de ces oeuvres, qui peuvent en contenir jusqu’à 700, est sélectionnée par l’artiste et est à peine transformée. Il regrette que les murs ne puissent pas parler car il sait que “depuis des générations, des personnes ont vécu, aimé et sont morts en présence de ces matériaux.”

P.M.


Interstia is a decorative technique mainly used in Italy in the fifteenth century for religious buildings. The American artist, and former carpenter, Roddy Wildeman was inspired by this technique, which is the ancestor of cabinet-making, to create works of art. Beyond the know-how, these panels took another dimension when Hurricane Sandy devastated the New York coast in 2012. Indeed his works are made of pieces of wood from houses, decks and furniture weathered by the storm. Each part of these works, which can contain up to 700, is selected by the artist and is barely changed. He regrets that the walls cannot talk because he knows that “For generations, people have lived, loved and died in the presence of these materials.”

P.M.

De son enfance jusqu’à son succès d’aujourd’hui, Walton Ford nous raconte son histoire. Les épreuves qu’il a traversé, l’origine de son style et le message qu’il souhaite léguer.


From his childhood to his success today, Walton Ford tells us his story. The hurdles he’s been through, the birth of his style and the message he wants to give.

Il ne faut pas toujours prendre la peinture trop au sérieux. C’est ce qu’Armand Jalut exprime dans ses toiles avec parfois même une volonté de caricature. Le message n’est pas forcément dans ses sujets mais surtout dans son esthétique. “Les sujets de mes peintures ou de mes dessins sont mis au service d’un processus où entrent en jeu différents effets de style. Le réalisme et l’abstraction, la virtuosité et le ratage, la distance et le macroscopique, le raffiné et le vulgaire, la sensualité et la pornographie. Ces ambivalences visent à démystifier une prétendue vérité de la peinture, et une vision trop romantique du peintre.” Lors d’un séjour à Los Angeles, ville des mirages, il a été inspiré par l’esthétique des pubs American Apparel avec ses jeunes filles ultra érotisées dans des fringues aux couleurs acidulées . Ses peintures mêlent oiseaux de paradis ou fruits juteux avec des chromes ou des structures de moteurs. C’est tape-à-l’oeil, c’est un bonbon fluo ultra chimique mais tellement bon, c’est une bimbo à la french manucure et au brushing ultra laqué ; oui mais c’est une revendication, un manifeste.

P.M.


You don’t always have to take painting too seriously. This is what Armand Jalut expresses in his works with even a caricature purpose. The message is not necessarily in his subjects but more in his aesthetic. “The subjects of my paintings and my drawings are in the service of a process where different effects of style occur. Realism and abstraction, virtuosity and failure, distance and macroscopic, refined and vulgar, sensuality and pornography. These ambivalences aim to demystify the alleged truth of painting, and an overly romantic view of the artist.” During a stay in Los Angeles, a city of mirages, he was inspired by the aesthetic of American Apparel billboards with ultra eroticized girls in clothes with bright colors. His paintings combine birds of paradise or juicy fruits with chrome or motor structures. It’s gee-whiz, it is an ultra chemical neon candy but so good, it’s a bimbo with French manicure and an ultra lacquered blow-dry; yes but it is a claim, a manifesto.

P.M.

L’art est souvent un combat, parfois avec soi même. Laurie Dasnois s’est retrouvée 47 jours dans le coma après un grave accident de la circulation et s’est réveillée hémiplégique droite. Les deux séries de 47 dessins qu’elle effectue deviennent une performance, une lutte pour se ré-approprier son outil, sa main droite. La première, Coma, représente des variations de palmiers parfois faits de mots : Frustration, Peur, Panique, Stress. Cette série dénonce l’ennui de l’individu dans la société et son “angoisse de passer à côté de sa vie. Alors il la rêve et s’imagine sous son palmier pour échapper à son quotidien.” La seconde série, Le Carnaval des morts-vivants, montre les visages des proches de l’artiste qui lui ont rendue visite pendant ces 47 jours. Ils portent chacun les expressions qu’elle pouvait avoir dans son sommeil.

P.M.


Art is often a struggle, sometimes with oneself. Laurie Dasnois found herself 47 days in a coma after a serious traffic accident and woke up right hemiplegic. The two series of the 47 drawings that she carries became a performance, a struggle and a reappropriation of her tool, her right hand. The first, Coma, represents variations of palm trees sometimes made of words: Frustration, Fear, Panic, Stress. This series denounces the boredom of the individual in society and his “anxiety of missing out on life. Then he dreams it and imagines it under his palm tree to escape everyday life.” The second series, The Carnival of the Living Deads, shows the faces of the artist relatives who visited her during those 47 days. Each bears the expressions she could have in her sleep.

P.M.